Les ânes

Les écrits les plus anciens montrant l’importance des ânes dans le système d’élevage ovin basé sur la transhumance entre la Basse-Provence et les alpages de Haute-Provence, des Alpes et du Dauphiné datent du Xve siècle. Durant près de 5 siècles, ils ont été les acteurs essentiels de la transhumance des moutons en portant, grâce à des bâts adaptés, le matériel, la nourriture des bergers, le sel pour les brebis et même les agneaux nés en chemin.

le maitre des anesLes bergers ont ainsi sélectionné un âne disposant d’une ossature solide pour porter les lourdes charges, d’un tempérament docile avec de bons membres pour parcourir les drailles.

L’utilisation du chemin de fer puis des camions a réduit considérablement leur rôle. De ce fait, l’effectif asin agricole recensé dans les départements provençaux (Bouches-du-Rhône, Var, Vaucluse, Alpes de Haute-Provence) qui s’élevait à environ 13 000 têtes à la fin du XIXe siècle est passé à 2 000 en 1 956 puis seulement à 330 en 1993.

les anes sous un arbre
Les efforts menés au cours de ces dernières années, et plus particulièrement en 1994, conjointement par la direction du haras national d’Uzès et les membres de l’association de l’âne de provence ont permis de recenser et évaluer au sein de cet effectif asin, quelques 309 sujets, détenus par 94 éleveurs, dont 48 bergers provençaux transhumants chez qui il y a toujours eu des ânes.
Les enquêtes et les rassemblements d’ânes de provence ont permis également de vérifier une exacte superposition de la zone où se déroule le système d’élevage ovin transhumant avec l’aire d’origine des animaux reconnus comme appartenant à la race, c’est à dire la Provence, les Alpes du sud et du nord (Dauphiné et Savoie) ainsi que le sud des Cévennes (Ardèche provençale).
marie-claire avec un ane
Une demande importante par rapport aux effectifs existants s’est manifestée ces dernières années. Pour beaucoup, l’âne s’identifie à notre culture comme compagnon laborieux de l’homme jusqu’à un passé récent. De nombreuses personnes souhaitent acquérir des ânes, soit comme animal de compagnie, soit pour l’entretien d’espaces délaissés, soit encore pour effectuer le portage des bagages ou des enfants des randonneurs pédestres. La Fédération Nationale des ânes de randonnées
(F.N.A.R.) joue un rôle actif pour la promotion des randonnées pédestres accompagnées ou non.

Notre élevage d’une quinzaines de femelles est extensif, le troupeau est toute l’année à l’extérieur pour valoriser les parcours et les sous-bois. Ils ont toutefois un appenti de janvier à avril, où ils peuvent s’abriter en cas d’intempérie (neige). Ils consomment ces quelques mois d’hiver les plus mauvais fourrages, que nous aurions du mal à vendre…

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